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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/110

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quelle parole et moquerie leur torna à la parfin à grant meschief.

[1]Lors le roy manda monseigneur Robert de Flandres[2], et le fist sermenter aveques lui et puis li commanda qu’il preist cc hommes d’armes et alast à Saint Omer, et yleques tenist la frontiere contre les Flamens. Et commanda au conte[3] qu’il alast vers Lille et tenist la frontiere entre le Lys et l’Eschaut.

Quant les Flamens virent que le roy avoit fait si grant semonse, si s’assamblerent et virent qu’il n’avoient point de seigneur de qui il peussent faire chevetaine, car touz les gentilz hommes du pays leur estoient failliz, et ne savoient de quel part le roy les devoit assaillir, ne de quel part il devoit à eulz venir. Et pour ce, ordenerent ceulz de Bruges et d’Ypre que touz ceulz du terrouer de Furnes et de Diquenme[4], de Bergnles[5], de Cassel et de Poperinges, se traisissent touz sus le mont de Cassel, et ceulz de Bruges et du Franc tendroient le pays devers Tournoy ; et ceulz d’Ypre et de Courtrai à l’encontre de Lille. Et le roy de France estoit entré à un samedi bien matin, li et son ost en la terre de Flandres, entre Blaringuehem[6]

  1. Ce paragraphe ainsi que le suivant ne sont pas tirés de la Chronique de Richard Lescot, ni de la Continuation de G. de Nangis. Cf. Istore et croniques de Flandres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. I, p. 342-343, et Chronographia regum Francorum, éd. Moranvillé, t. II, p. 3 et 4.
  2. Robert de Flandre, seigneur de Cassel, fils de Robert III, dit de Béthune.
  3. Louis II de Nevers, comte de Flandre.
  4. Diquenme, Dixmude.
  5. Bergnles, Bergues.
  6. Blaringhem, Nord, arr. et cant. d’Hazebrouck.