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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/176

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XIII.
Comment messire Jehan duc de Normendie fu si malade que touz les medecins se desesperoient de sa santé[1].

En l’an de grâce mil CCC XXXV, messire Jehan de Sepoy[2] qui avoit esté envoié en la terre de Turquie pour tempter les pors et les passages pour le passage de la Terre Sainte, et l’evesque de Biauvez[3] qui par avant avoit esté en pelerinage encontre les Turs, s’en retourna en France.

Item, en ce meismes an, environ mi juign, il vint une très grant maladie à messire Jehan duc de Normendie, ainsné filz du roy de France. Et crut la dicte maladie par telle maniere que touz les médecins se de-

    riage de sa nièce, Jeanne de Penthièvre, fille de Gui de Bretagne, son frère ; et, à l’instigation de Philippe VI de Valois, elle épousa, par traité passé à Paris le 4 juin 1337, Charles de Blois, fils de Marguerite, sœur de Philippe de Valois et de Gui de Châtillon, comte de Blois.

  1. Chronique de Richard Lescot, éd. J. Lemoine, p. 37 à 39, § 91 à 95. Cf. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 145 à 150.
  2. Jean II de Chepoy, second fils de Jean Ier de Chepoy et d’Isabeau de Denisy, amiral de France, commandait les vaisseaux du pape et de Philippe VI dans l’expédition dirigée contre les Turcs à l’instigation de Jean XXII et qui aboutit à une grande victoire navale remportée, en 1334, sur les Infidèles (Villani, liv. XI, chap. xviii ; Du Cange, Hist. de l’Empire de Constantinople sous les empereurs français, p. 264 ; Raynaldi, op. cit., t. VI, p. 4 et 5). Cf. P. Anselme, t. VII, p. 744.
  3. L’évêque de Beauvais était alors Jean de Marigny, qui devint archevêque de Rouen le 14 mai 1347 et mourut le 27 décembre 1351.