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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/177

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sesperoient de li[1]. Adonques le roy et la royne si mistrent leur esperance en Nostre Seigneur, et firent faire prieres tant par les religieux comme par autres gens de l’Eglise, et furent faites processions par diverses eglises, et meismement entre les autres qui en l’eglise de monseigneur saint Denis furent faites, tout le couvent ala par trois jours nuz piez à procession. Et après les trois devant diz jours, furent portées à Taverni, où ledit monseigneur Jehan estoit gisant malade, les saintes reliques du clou et de la coronne, et le doit de monseigneur saint Loys ; lesquelles furent emprès lui jusques environ xii jours[2]. Et dist l’en que le roy dut dire ces paroles comme bon et vray crestien : « J’ay si grant fiance en la misericorde de Dieu et es merites des sains et prieres du peuple, que s’il mouroit si seroit-il resuscité par les prieres qui en sont à Dieu faites ; et pour ce, s’il muert, si ne l’ensevelissiez pas trop tost, car j’ay grant fiance en la misericorde de Dieu. » Mais assez tost après, par les merites des sains et par les prieres du peuple, il fu assez tost en bonne convalescence et fu gueri. Si avint que le roy Phelippe et son dit filz, messire Jehan, se partirent de Taverni le vii jour de juillet[3] et vindrent tout à pié jusques à l’eglise de monseigneur saint Denis, et là rendirent grâces à monseigneur saint Denis leur pa-

  1. D’après la Continuation de G. de Nangis, t. II, p. 145-146, Jean aurait eu une fièvre continue pendant quatorze jours.
  2. « Fere per quindecim dies » (Continuation de G. de Nangis, t. II, p. 146).
  3. Au mois de juillet, Philippe VI, en reconnaissance des prières faites pour la santé de son fils par la ville de Paris, lui remit 10,000 livres qu’elle lui devait pour la chevalerie de son dit fils (Chronique parisienne anonyme, § 268).