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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/241

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ron heure de mienuit, et sa femme et ses enfans, et grant plenté de tresors aveques lui. Mais aussi comme Dieu le voult, la navie au roy d’Arragon fu à celle heure armée, et vindrent ces galies toutes trois en eulz, et se combatirent jusques à grant jour ; mais les Sarrazins n’i orent pooir, si furent prises les trois galies et la sagittaire aveques très grans tresors. Ileques fu pris le roy Garbus et ses II filz et le filz au roy de Thunes, et XXV galies de Sarrazins, et la femme au roy Garbus et moult de femmes sarrazines aveques lui. Quant le pape sceut ces nouvelles, si fist faire grans processions pour la victoire. Et en la nef du roy Garbus fu trouvé i coffre où il y avoit unes lettres que le grant Caliphe li avoit envoiées, desquelles la teneur estoit telle.


XXVI.
La teneur d’unes lettres qui furent trouvées en I coffre, que le grant Caliphes avoit envoiées au roy Garbus.

« Caliphe de Baudas qui sui une seule loi et saint, et du linage du saint Mahommet, grant soudant et sire puissant, sage et fort souverain, de la sainte maison du corps saint Mahommet de Mec, qui sui puissant et croy en sa hautesce et en sa sainte vertu, qui fais justice et confons ceulz qui autres vueullent confondre ; [seigneur][1] du royaume de Turquie et de Perse, et possede les terres de la grant Hermenie, sire merveilleux, dureurs de la mer[2], juges sus les bons et loyaux

  1. Cf. A. Murimuth, p. 264.
  2. Sires merveilleux du cours de la mer (cf. Istore et croniques de Flandres, t. I, p. 402, note 3).