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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/276

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immeubles, apliquiez au fié royal[1], car il avoient conspiré contre le roy, et si avoient envers li leur loyalté brisiée, pour quoy il avoient encouru crime de lese-magesté ; et pour ce, sanz aucune injure et de droit, furent leurs dis biens confisquiez à la royale magesté. Si avint que le roy qui vit tant de traïsons estre faites et de tantes personnes et en tantes parties de son royaume, si fu moult troublé en li meismes, et commença à penser et soy amerveillier, et non pas sanz cause, par quelle maniere ces choses pooient estre faites ; car il veoit ou duchié de Bretaigne et de Normendie aussi comme touz rebeller, et meismement yceulz nobles qui li avoient promis et juré garder perpetuelment loyauté jusques à la mort. Adonques il quist, pour son pooir, conseil tant de princes comme de barons de son royaume par quelle maniere il pourroit à si grant fraude et à si grant iniquité obvier, afin que de son royaume toute anemitié fust du tout ostée, et que l’en usast de ferme et loyal pais.


XXXIII.
Comment Henri de Malestroit, clerc du roy, fu mis en l’eschielle ou parvis devant Nostre Dame, et puis mourut en l’obliete[2].

En l’an de Nostre Seigneur mil CCC XLIIII, Jehan

  1. Dans un Rapport à Philippe VI sur l’état de ses finances, en 1344 (Bibl. Éc. des chartes, t. XLVIII (1887), p. 388), le revenu annuel des terres du sire de la Roche-Tesson est estimé à 3,000 livres tournois, celui des terres de Guillaume Bacon à 800 livres tournois et celui des terres de Richard de Percy à 500 livres tournois.
  2. Chronique de Richard Lescot, p. 63, § 156.