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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/369

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En cel temps, entour la Saint Climent, Mahaut contesse d’Artois, retournant de plor (sic) au roy qui à Saint Germain en Laie estoit, print une maladie à un juesdi, et de cele morut le dymanche après en sa maison à Paris, et fu enterrée à Malbuisson delès Pontoise, et son cuer aus Freres Meneurs à Paris. Et fu dit communement que ansois que elle trespassast, elle fist venir devant soy le chanselier et monseigneur Thoumas de Marfontaine et monseigneur Pierre de Cuignieres, chevaliers, et pluseurs autrez du conseil le roy, et leur dit, en sa conssience et sus le sauvement de s’ame, que elle attendoit, com celle qui disoit que bien savoit que elle se mouroit, que à bonne cause et bon titre elle avoit tenu la conté d’Artois, et que son neveu, monseigneur Robert n’avoit droit en riens que il demandast. Et que de celles lettres dont il parloit, que s’estoient frivolles, ne onques n’avoit esté ainssinc ; et requist et conjura les dessus dis chevaliers et chanselier que ce raportassent ; et il li proumirent que si feroient-il. Et puis elle trespassa, si com dessus est dit.

En cel temps, ot i enffant à Ponponne en l’eveschié de Paris, d’entour vii ans, et dirent pluseurs simples gens, que com par miracle il garissoit de diverses maladies, et disoit aus malades : « mangiés des pois eu non de santé », ou « metés i pou de fennuel sus vostre mal ». Et par ce faire, disoient les simples gens que il garissoient. Dont assés tost l’evesque de Paris envoia querre icel enffant et son pere, et sot par vérité que ce n’estoit que simplesce et ignorance, et que du fait, quant à miraclez rienz n’i avoit. Et ainssin renvoia l’enffant, et deffendi par son eveschié que nulz là plus n’alast en tel esperance de garir. Et ainssi celle folle renommée de cel enffant cessa.