Aller au contenu

Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(228)

ailes, & malgré ma foibleſſe, j’arrivai encore auprès de Madame Lacouture environ deux heures avant le jour. Je faillis à la manquer & à m’écarter beaucoup de l’endroit où je l’avois laiſſée : l'obſcurité, la peur m’empêchoient de reconnoître ce lieu. Un gémiſſement que j’entendis par haſard & qui me fit friſſonner, m’avertit que j’allois paſſer auprès d’elle ſans m’en apercevoir. Elle avoit entendu le bruit de mes pas, & dans ſon effroi elle avoit imaginé que c’étoit une bête farouche qui venoit à elle : c’est ce qui lui avoit fait pouſſer ce gémiſſement. Je l’appelai à haute voix : eſt-ce vous, Madame ? Oui, me répondit-elle, d’une voix preſque éteinte. Bon Dieu ! que