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Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/48

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Cela me suffisait et, de la sorte, éclairait admirablement toutes leurs phrases.

Dès lors, je me mis à travailler ferme et à écrire simultanément un grand dictionnaire et une grammaire nationale de cette langue disparue où je fus assez heureux pour trouver des masses de points de contact avec le phénicien et par conséquent l’hébreu, ce qui prouverait bien une fois de plus que les deux Amériques avaient été colonisées dès la plus haute antiquité par les Phéniciens, c’est-à-dire la branche commerçante du peuple juif.

Maintenant on me demandera peut-être comment je suis arrivé à reconstituer toute une langue avec 1 500 mots, même en sachant ce qu’ils veulent dire, leur signification exacte.

Rien de plus simple et mon dictionnaire encore manuscrit, parce que je n’ai pas trouvé d’éditeur sérieux jusqu’à présent, renferme 91 007 mots exactement, y compris les mots techniques de ces époques lointaines et primitives.

J’ai — et c’est là pour moi une seconde idée géniale — appliqué à la linguistique les procédés quasiment divinatoires de reconstitution de l’immortel Cuvier. Vous voyez que c’est simple comme bonjour, seulement il fallait le trouver et puis, modestie à part, il faut un certain doigté et beaucoup de flair, incontestablement, pour se servir de cette méthode aussi instructive qu’expérimentale, avec succès. N’empêche que je suis arrivé de la sorte à reconstituer non seulement une langue, mais encore à jeter une vive lumière sur la colonisation phénicienne de l’antiquité.