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Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/66

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cependant je suis bien forcé de reconnaître qu’il y a vraiment une chance extraordinaire dans l’enchaînement des faits que je vais rapporter ici, car si mon ami n’avait pas été un israëlite très érudit qui avait fait ses classes dans sa jeunesse pour être rabbin, avant de devenir capitaine au long cours, par désespoir d’amour, je me demande avec terreur ce qu’il serait advenu d’une découverte si intéressante pour l’histoire de l’humanité et surtout pour l’ethnographie et l’anthropologie.

Donc un jour que mon ami le capitaine Jacob Laquedem se trouvait arrêté sur la fosse avec un fort chargement de cannelle qu’il avait été chercher aux Moluques, il se mit à exécuter très consciencieusement les sondages à grandes profondeurs dont il avait été chargé par un grand savant, père-sondeur

    méridional) à l’est des îles Kermadec et des îles des Amis, où la plus grande profondeur enregistrée atteint 9 459 mètres.

    Sir John Murray constate ensuite que tous les relevés de température faits jusqu’ici dans les mers, indiquent qu’à une profondeur de 180 mètres, la température des eaux reste invariable ou à peu près en toutes saisons. On estime que 92% de la masse des eaux est à une température inférieure à 4,4°C., tandis que, pour la température à la surface des eaux, la proportion n’est que de 16%.

    La presque totalité des eaux profondes de l’océan Indien est à une température inférieure à 1,7° ; il en est de même pour une grande partie de l’océan Atlantique du Sud et pour certaines parties de l’océan Pacifique ; mais dans l’Atlantique du Nord et sur une très large partie du Pacifique, la température est plus élevée. Pour les profondeurs au-delà de 3 600 mètres, la température moyenne des eaux de l’Atlantique est d’environ un degré supérieure à celle de la température moyenne au fond de l’océan Atlantique ; la température moyenne dans le Pacifique a une valeur intermédiaire.

    La profondeur des mers est une région obscure où ne parviennent pas les rayons solaires, aussi la vie végétale est-elle absente sur 93% du fond des océans ; l’abondante faune des grandes profondeurs vit donc de la matière organique assimilée par les plantes poussant près de la surface, dans les eaux profondes et sur les côtes.