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Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/68

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de Saba et se trouver au fond des mers depuis quelque naufrage préhistorique.

— Pardon, capitaine, fit son second qui était un parisien également fin, instruit et intelligent, comment un coffret en bois, par conséquent léger, peut il ainsi rester au fond des océans, sans nager à la surface ?

— C’est ma foi vrai ; mais en attendant laisse-le moi ouvrir pour voir s’il contient les trésors de la reine de Saba déjà nommée…

Le coffret était fermé par un couvercle qui s’emboîtait hermétiquement et qui était retenu par une boucle et il ne renfermait qu’une feuille pliée en quatre qui avait l’air d’un morceau de fort parchemin ou plutôt de peau de poisson tanné.

Une fois dépliée, la feuille apparut couverte de caractères étranges à première vue, mais après les avoir longuement examinés, tout à coup, comme suffoqué par l’étonnement et la stupéfaction, Jacob Laquedem s’écria :

— Deux choses me renversent dans l’examen attentif et sommaire de ce mystérieux parchemin qui a l’air fabriqué avec une peau de squale, c’est d’abord que ces caractères ont un air de ressemblance étrange avec les caractères hébraïques et sanscrits, mais plutôt hébraïques et, ensuite qu’ils ne paraissent pas remonter à la plus haute antiquité, mais bien écrits il y a quelques heures à peine…

Et comme le capitaine se grattait furieusement la tête, en regardant ces caractères étranges, tout à coup, brusquement, comme sortant d’un rêve, il dit à son second :