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Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/203

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tirèrent : l’animal blessé s’abattit, frappant lourdement le sol de sa queue. Les Indiens continuèrent à tirer et au coucher du soleil la bête était morte. Plusieurs avaient envie de s’approcher, mais ils craignaient un malheur ; cependant ils s’enhardirent jusqu’à passer en courant près du cadavre et redescendirent en toute hâte de la colline.

L’année suivante, quelques guerriers se trouvant dans ces parages, se dirent : Allons voir le serpent que nous avons tué l’an dernier. Ils gravirent la colline et virent le squelette immense du monstre et, dedans, le squelette de l’homme et du cheval. « Et la selle, demandai-je, ne l’avait-il pas aussi avalée ? — Non, me répondit froidement un Indien, cet homme n’avait pas de selle, il montait à poil. »


XXI

Serpents à sonnettes.


L’État du Montana et surtout la Réserve des Corbeaux abondent en serpents à sonnettes, dont la morsure est toujours mortelle. Ils ont plus d’un mètre de long et trois centimètres environ de diamètre ; leur couleur est noirâtre avec des taches jaunes ; ils portent à la queue leur sonnette, composée d’une dizaine d’anneaux très minces, s emboîtant comme des vertèbres les uns dans les autres. Par les vibrations rapides de ces anneaux, ils produisent un son pareil à celui que font en volant certaines sauterelles. Pour mordre, ils enfoncent deux dents en forme de crochets et percées de haut en bas : à l’extrémité inférieure de ces crochets se trouvent deux vésicules pleines