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Page:Victor Baudot - Au Pays des Peaux-Rouges.djvu/72

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SIX ANS AUX MONTAGNES ROCHEUSES

modifier le type dans certains détails  ? Je le répète, Chinois, Japonais et Indiens d’Amérique ont le même type, les mêmes traits caractéristiques : même couleur de la peau, mêmes cheveux invariablement noirs et plats, même absence de barbe, et plus d’une fois il m’est arrivé en voyant par exemple un jeune homme de ne pouvoir décider à première vue s’il était Chinois, Japonais ou Indien. Certains auteurs ont d’ailleurs fait avant moi cette remarque, qu’un grand nombre d’indiens ont tout à fait le faciès mongolique.

J’étais, sans m’en douter, à la veille de quitter mes chers Indiens. Le dimanche 16 février j’avais prêché un sermon sur Dieu (Akame kinikou), dont j’ai parlé plus haut, et je préparais déjà, un sermon sur le diable (Enime kinikou), que je comptais prêcher le dimanche suivant. Dans la soirée on me remit une lettre du Supérieur général de la mission qui m’ordonnait de partir à l’instant pour le Montana où je devais prendre et desservir la paroisse de Frenchtown, diocèse de Helena. Je partis le lendemain matin, passai la journée du lundi à Pendleton  ; le mardi je me mis en route pour Spokane où j’arrivai la nuit close, et où je restai jusqu’au jeudi matin  ; le soir de ce même jour je couchai à Missoula et le lendemain vendredi 21 février 1903, j’arrivais dans ma nouvelle paroisse.