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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/101

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LÉGENDES BRUXELLOISES

Oh ! la bonne chose qu'une bonne relique enfermée dans une bonne châsse !…

Cependant, ceux de Wavre, qui voyaient les dons affluer à Bruxelles et qui du reste voulaient ravoir leur chose, vinrent en la ville pour la reprendre. Il y avait cette fois plus de trente mille assistants qui désiraient voir une dernière fois la châsse. Oui, ils étaient si nombreux que jamais on ne vit pareille multitude. Et la cérémonie de translation fut si belle, si belle, que jamais, ni à la cour de l'empereur, ni même celle du pape, on n'en vit de semblable. Que ce devait être magnifique ! Mais je n'en dirai pas davantage, car je n'étais pas là.

Quand donc ceux de Wavre arrivèrent à Saint-Nicolas, il se passa un fait extraordinaire que je vous vais conter.

Le prieur de Wavre ne voulut pas qu'on reprît la châsse. Pourquoi, je l'ignore. En tout cas, il ne voulut pas. Mais ses confrères ne satisfirent pas à son désir et ils se mirent en devoir de l'emporter. Deux d'entre eux s'approchèrent.

— N'y touchez pas ! Au nom de la benoîte mère de Dieu, n'y touchez pas ! dit le prieur.

Mais les autres sans l'écouter voulurent soulever le coffret, après s'être signés et inclinés devant lui.

Le coffret ne bougea pas…

Ils firent un effort plus violent.