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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/117

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LÉGENDES BRUXELLOISES

« Avant le tir, le bedeau remettait à chaque confrère un jeton présetnant sur la face la barque de Béatric Soetkens, avec cette devise en exergue : O mater Dei ! memento nostri (O mère de Dieu ! souviens-toi de nous), et au revers une arbalète, l'année du tir et la légende : Teekene van den Grooter Gulden in Brussele (Jeton du Grand Serment de Bruxelles). Le bedeau reprenait ces jetons au fur et à mesure que les confrères tiraient et une nouvelle distribution avait lieu ensuite... Le vainqueur était conduit au maître-autel du Sablon, sur lequel se trouvaient déposés un oiseau d'or et un baudrier chargé d'orfèvreries ; après avoir béni ces ornements, un prêtre lui attachait l'oiseau au chaperon et lui passait le baudrier au cou. Le nouveau roi se promenait alors en ville précédé par les confrères et entouré des bourgmestres et des échevins, dont la présence, dans ces occasions, était obligatoire. Le cortège se rendait ensuite à la Maison au Pain, où le roi donnait à toute la compagnie un souper pendant lequel on sonnait la cloche de Saint-Nicolas. Le lendemain il traitait ses parents et le surlendemain ses voisins ; les uns et les autres apportaient chacun un plat et du vin et leurs femmes, qui les accompagnaient, se chargeaient du dessert : coutume simple et touchante qui entretenait des relations cordiales entres les habitants de la ville. »