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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/119

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LÉGENDES BRUXELLOISES

On y voyait les magistrats et tous les membres des corporations, métiers, lignages et gildes, le clergé, les ordres mendiants. Elle était escortée de la gilde des arbalétriers et plus tard par les autres serments. Les métiers étaient précédés de leurs bannières appelées keersse, « espèce de lances dont l'extrémité était ornée des emblèmes du corps ». Les magistrats et les doyens étaient revêtus de leurs robes rouges. Beaucoup d'assistants étaient armés. Plus tard on y fit figurer des chars, des animaux fantastiques, des géants, des ornements religieux et grotesques.

Hommes d'armes, gens des métiers, moines, prêtres, diables, égyptiens, nègres, animaux fantaisistes ou réels, tout cela déambulait par les rues au milieu de l'enthousiasme populaire. On se préparait de longue main à la cérémonie ; chacun voulait y prendre part ; on en parlait encore longtemps après.

C'était une des curiosités de la ville et les chroniques nous citent nombre de souverains étrangers devant lesquels la cité tint à l'honneur de faire passer l'Ommegang. Les chefs de la nation envoyaient des sommes d'argent et des cadeaux aux personnages qui avaient le plus attiré leur attention. « En 1379, la duchesse Jeanne paya les costumes des enfants qui y assistaient, déguisés en diables ;