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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/120

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L'OMMEGANG

en 1529, Marguerite d'Autriche gratifia de quatre carolus d'or les enfants qui, montés sur le cheval Bayard, avaient chanté devant elle le 9 mai, jour de la procession. »

En outre, il était d'usage pour les ducs de donner pendant huit jours, à partir de la veille de la sortie de la procession, de l'argent à treize pauvres et à une recluse.

Il est impossible de faire l'histoire de l'Ommegang : il faudrait passer en revue l'histoire même de notre vieille cité. Depuis 1348, date de sa création, la splendeur de cette procession unique ne fit que croître et rien ne peut lui être comparé. A peine les richissimes cortèges organisés par les chambres de rhétorique lors des grandes joutes dramatiques du XVIe et du XVIIe, peuvent-ils en donner une idée. Mais c'est au XVIe siècle que l'Ommegang atteignit l'apogée de sa grandeur et de son éclat.

Ce devait être un prestigieux spectacle de voir le cortège défiler la Grand'Place en décrivant de longs circuits. On pouvait admirer alors les serments revêtus de leurs magnifiques costumes de velours et de soie, brodés d'or et d'argent ; les métiers et leurs porteurs de keersse à la dalmatique rouge garnie d'hermine, bleue, écarlate ou verte bordée d'or ; les doyens parés de leurs insignes ; le