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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/166

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UNE VENDETTA AU MOYEN AGE

Mais la suite de l’histoire nous apprendra que si, pour le moment, les membres de la famille de Georges consentaient à faire la paix, ils n’avaient pas perdu tout espoir de se venger.

III

Le soir du 17 mars 1374, jour de Sainte-Gertrude, l’achterste-clocke (dernière cloche) sonnant au beffroi de Saint-Nicolas, annonça comme d’habitude aux bonnes gens de Bruxelles que l’heure de se retirer était venue.

Les bourgeois attardés regagnèrent leurs maisons de bois par l’obscurité profonde qui régnait dans les rues non éclairées et le silence se fit peu à peu dans la cité…

Les alentours de la collégiale de Sainte-Gudule étaient déserts. L’église dressait vers le ciel noir ses deux hautes tours jumelles qui venaient d’être construites ; la lune, se montrant à de courts intervalles entre les nuages, jetait des clartés blafardes aux angles des fines dentelures du monument…

Deux ombres se détachèrent des murs de l’église de Saint-Michel au Mont qui s’élevait à cette époque au coin de la Treurenberg et de la plaine Sainte-Gudule. S’avançant avec précaution, elles descendirent la rue qui s’étend derrière le chœur de la