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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/174

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LA CALVITIE

demandant de porter la guerre en Orient et de combattre Mahomet II qui, en 1453, avait planté l’étendard du prophète sur les remparts de Constantinople : l’âge était venu et avec lui les soucis, les embarras de toute espèce.

Donc, Philippe, dit le Bon, tomba malade et l’on crut qu’il allait mourir. C’était en janvier 1462.

Sa femme, retirée dans un couvent, accourut à Bruxelles. Son fils, qui se trouvait alors à Saint-Quentin, arriva peu de temps après elle. Tous deux prodiguèrent au vieux duc les soins les plus assidus, bien que le comte de Charolais se fût quelque temps auparavant querellé une fois encore avec lui au sujet des Croy. Charles refusa, malgré les vives instances du duc, de prendre aucun repos. Il veilla quatre jours et quatre nuits au chevet du malade et ordonna, pour hâter sa guérison, que dans toutes les villes des États fussent faites des prières publiques et des processions. C’était de règle à cette époque.

Cependant, Philippe guérit, mais… il resta chauve.

Voilà certes un phénomène des moins extraordinaires et, de nos jours encore, plus qu’alors peut-être, il n’est pas rare de rencontrer des individus qui sont loin de posséder une chevelure mérovingienne. Beaucoup de particuliers se sont vus malgré

Légendes bruxelloises.

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