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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/229

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LÉGENDES BRUXELLOISES

de-la-Chapelle parce qu’il s’y tenait jadis un marché aux pommes, aux herbes et au beurre[1], à la rue des Ursulines et qui fut appelée, à cause de l’histoire que je viens de vous conter, rue de l’Esprit.

Mais en dépit de tous les légendaires, je vous dirai, moi qui ai recherché la chose et pâli sur nombre de parchemins jaunis, que cette rue doit son nom (rue de l’Esprit ou du Saint-Esprit, Geeststraet, Heilige Geeststraet) à la maison du Saint-Esprit de la Chapelle (Geesthuys) qui s’y trouvait derrière le chœur de l’église : tegen over de choor van Onze-Lieve-Vrouwe ter Capellen. Cette maison avait été fondée pour l’entretien d’aveugles, de malades pauvres et d’indigents de la rue d’Accolay (Akeleystrate, 1360). Les biens de cette fondation charitable étaient gérés par le curé de la Chapelle, un receveur et deux notables qui rendaient compte de leur gestion à l’archiprêtre de Bruxelles.

Je pourrais vous donner un gros tas de preuves à l’appui de ce que j’avance, mais cela n’ajouterait rien au grand intérêt de mon récit. Je cesse par conséquent.


  1. Ce marché fut transféré place des Wallons en 1626 et rue de Bavière en 1704. Près de la Chapelle se trouvaient autrefois un marais et une boucherie.