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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/233

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LÉGENDES BRUXELLOISES

Le page baissa la tête, s’inclina profondément devant son seigneur, en un salut de cour.

Le duc rentra dans ses appartements sans se retourner…

Il fit bien. Car s’il avait pu voir le regard chargé de colère et de haine que lui lança son page, il n’eût pas dormi tranquille cette nuit-là.

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Achter Lodewijcs : tel est le nom qu’on donnait autrefois au quartier s’étendant entre l’église de la Chapelle et ’ t Nieuwlant ou Terre-Neuve.

Là se trouve la rue du Prévôt ou des Ursulines qui va de la place des Wallons (Walsce plaetse, 1321), appelée ainsi à cause du grand nombre d’ouvriers venant du sud du Brabant et qui y logeaient, à la rue des Alexiens, ainsi nommée du nom d’un ordre religieux qui y avait son couvent.

C’est dans cette rue, entre la rue d’Accolay et la maison de Bassigny[1], que Charles-Philippe de Croy, premier marquis d’Havré, éleva un hôtel,

  1. La maison ou hôtel de Bassigny fut construite sur l’emplacement de la maison d’Yssche, habitée par les seigneurs de ce nom. Elle fut appelée maison de Bassigny, ou de Horne, lorsqu’elle devint la propriété de Gérard de Horne, seigneur de Bassigny, qui avait épousé Honorine de Witthem, descendante des seigneurs d’Yssche. Reconstruite en 1650, elle a longtemps servi de demeure aux nonces du pape. En 1837, l’ordre des Jésuites y a établi le collège de Saint-Michel.