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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/234

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LE REFUGE DES URSULINES

habité après lui par son fils Charles-Alexandre, dont nous avons parlé.

Nous verrons plus tard ce que devint cette demeure.

*
* *

Le 9 novembre 1624, le duc de Croy achevait de travailler.

Il était à peu près dix heures et demie du soir.

Au dehors, la nuit était épaisse.

De lourds nuages roulaient dans le ciel morne.

Un silence absolu planait sur le quartier.

À ce moment, une ombre se détacha d’une maison située en face de l’hôtel de Croy et s’avança jusqu’au milieu de la rue.

C’était un homme enveloppé d’un ample manteau. On ne pouvait qu’imparfaitement distinguer ses formes ; sur l’épaule, il portait un engin singulier qui ressemblait à s’y méprendre à une arquebuse.

Il examina attentivement une fenêtre qui, seule, était éclairée et on eût pu l’entendre murmurer :

— Comment faire ?… Pénétrer dans cette demeure maudite ?… Impossible !… Les jardins ?… Non !… Il le faut pourtant ! Oh ! monsieur le duc, cela demande vengeance. Marquis d’enfer ! tu me le payeras !