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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/235

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LÉGENDES BRUXELLOISES

Soudain, l’homme se rejeta contre le mur et prépara son arme.

Le duc avait ouvert la fenêtre.

Son travail accompli, il avait voulu respirer durant quelques instants au grand air du soir. Son corps se détachait dans l’encadrement de la fenêtre, éclairé par une lampe dont la lumière projetait son ombre jusque dans la rue…

Un coup de feu retentit…

Un bruit d’arme jetée à terre, un homme fuyant en une course échevelée vers la place des Wallons et disparaissant dans le noir.

Ce fut tout.

Le duc porta la main gauche à la poitrine, en s’étreignant le cœur, tenta de saisir de la droite un appui qu’il ne trouva pas, chancela, tourna sur lui-même et tomba sur le dos, la tête rebondissant sur le tapis, tandis qu’un flot de sang jaillissait de la blessure.

Il était mort…

Au bruit de la détonation, la duchesse et les gens du duc étaient accourus.

C’était, dans cet hôtel quelques instants auparavant silencieux, une galopée de valets de toute espèce à travers les appartements, dans les couloirs, sur les escaliers : des cris, des pleurs, des effarements, des lamentations retentissaient de