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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/31

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LÉGENDES BRUXELLOISES

Le 1er mai 1698, l’électeur de Bavière, Maximilien-Emmanuel, gouverneur général des Pays-Bas, offrit une fête aux arquebusiers. Au sixième coup, il abattit l’oiseau placé sur la Grosse Tour et fut selon l’usage proclamé roi du serment. À cette occasion, Maximilien fit don à tous les confrères d’un costume de drap bleu de Bavière. Il en donna également un à Manneken-Pis. Ne vous étonnez néanmoins pas de cette munificence : l’électeur pouvait se montrer d’autant plus généreux que la ville, pour fêter sa royauté, lui avait fait cadeau d’une somme de vingt-cinq mille florins. De plus, quelques mois auparavant, elle avait encore donné à son jeune fils qui venait de naître, un magnifique berceau, le tout malgré les pertes considérables qu’elle avait subies à la suite du bombardement de 1695.

Plus tard, vers 1745, des Anglais enlevèrent Manneken-Pis et l’emportèrent jusqu’à Grammont. Des habitants de cette ville parvinrent à le leur dérober et, quand les ennemis eurent quitté le pays, ils le rendirent aux Bruxellois après l’avoir exposé sur la Grand’Place de leur cité où, pendant longtemps, on a pu en admirer une copie. Elle est détruite aujourd’hui, le Destin n’ayant pas voulu qu’il existât deux Manneken-Pis. Il n’y a pas deux Alexandre !