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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/42

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SAINT GÉRY

de tablature à ceux qui commencent à l'étudier : « Demande-moi et je te donnerai les nations pour ton héritage » ; puis il lui fit une saluade et lui prédit que le lieu où il reposerait serait prospère.

À quelques temps de là, comme Géry avait fait de grands progrès, saint Magneric l'envoya catéchiser les peuples. Géry partit lesté de la prédiction de l'archevêque. Il convertit beaucoup de Belges, guérit un lépreux et fut nommé évêque de Cambrai, pour lors ville royale.

On dit :

Saint Géry réforma les mœurs du clergé — hélas ! que de fois on a dû le faire ! — et voyant que sur le mont des Bœufs, colline d'un faubourg de Cambrai, on adorait encore les faux dieux : Odin, Teutatès, Hésus et autres, il résolut de les détruire.

C'était très hardi pour un homme que d'entreprendre pareille chose. Mais les dangers n'auraient pu faire hésiter Géry. Il partit.

Ce que voyant, les druides, qui tenaient à leurs dieux comme Géry au sien — chose que Géry ne pouvait comprendre, — firent tant et tant que leurs divinités suscitèrent la venue, dans le pays, d'un dragon chargé de défendre leurs autels.

Géry ne voulut pas reculer pour si peu. Il attaqua