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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/43

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LÉGENDES BRUXELLOISES

le dragon, le renversa et lui tordit le cou comme à un vulgaire poulet.

Car c'était un homme fort et craignant Dieu.

C'est pourquoi les chanoines de Saint-Géry ont toujours eu un dragon dans leurs armes et en portaient un autres dans leurs processions.

Et, à la place de l'autel des druides, Géry fit élever une église qu'il dédia à saint Médard.

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Cela fait, il se mit à voyager, prêchant ici, convertissant ailleurs, accomplissant beaucoup de miracles, tendant sa main à baiser, donnant des bénédictions, délivrant des prisonniers, rendant la liberté à des esclaves, faisant le bien, vivant sobrement, chassant l'idolâtrie, brisant les images des faux dieux, détruisant leurs autels, respecté et aimé.

Un jour, à Chelles, comme Landru, maire du palais, allait faire pendre deux jeunes gens, Géry les arracha de ses mains et les renvoya.

À son entrée dans Cambrai, il avait donné la liberté à plusieurs captifs que le comte Vadon refusait de laisser partir.

Se rendant à Valenciennes, il rencontra sur sa route un marchand d'esclaves qui allait vendre douze jeunes gens chargés de chaînes et des cordes.