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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/59

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LÉGENDES BRUXELLOISES

croissaient dans la Senne et, au moment où les notables et le clergé qui accompagnaient le corps passaient au pont du Miroir (rue des Pierres), elles se précipitèrent en avant et essayèrent d'entraver la marche de la procession et de reprendre leur sainte.

Combat singulier ! Hélas ! nous ne savons plus le nom des vaillantes guerrières qui s'y firent remarquer. Chose étrange, les femmes furent les plus faibles. L'ordre fut rétabli, non sans peine cependant.

Et la cérémonie s'acheva sans autre incident.

Mais depuis, perpétuant le souvenir de cet acte héroïque, un usage singulier resta en vigueur dans le quartier de Saint-Géry jusqu'au XVIIIe siècle.

Tous les ans, le 11 août, il y avait une fête dans les rues. Et sur les maisons on arborait un roseau ou une branche d'arbre supportant des culottes, en commémoration du courage et de la valeur des femmes de Saint-Géry.

L'église, consacrée en 1047, fut détruite par un incendie en 1072. On la reconstruit au XIIe. Les travaux durèrent trois cents ans[1]. Des trans-

  1. A une époque indéterminée, les ouvriers qui travaillaient à la reconstruction de l'église se réunissaient pour prendre leurs repas dans une impasse, aujourd'hui la rue de Berlaimont, qui prit pour cette raison le nom de Etengat, « trou à manger, impasse où l'on mange », qu'elle avait déjà au XIIIe siècle. L'hôtel de la famille T'Ser-