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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/58

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SAINTE GUDULE

Nos pères disaient :

Or, au temps où le comte Baldéric fit transférer les reliques de sainte Gudule de l'église de Saint-Géry à celle qu'il venait de fonder, les femmes du quartier Saint-Géry résolurent de s'opposer à cette translation.

Car elles aimaient la sainte, comme autrefois les pauvres que Gudule avait secourus, et la voulaient conserver pour elles. Le comte mentait quand il disait qu'on na la soignait pas. Jamais sainte n'avait été si gentiment adorée, jamais sainte n'avait vu tant de pieuses fidèles dévotement s'agenouiller devant elle. Oui, il mentait, le comte et puisque les hommes ne voulaient pas s'occuper de l'affaire, les femmes s'en mêleraient.

Les hommes ! Mais quoi ! n'en avait-on pas vu qui, au lieu de s'opposer au départ de la sainte, avaient accepté de travailler en ce moment pour les maîtres de Saint-Michel ! Horreur !

Le jour arriva où un brillant cortège vint prendre à Saint-Géry les restes de sainte Gudule pour les transporter à Saint-Michel. Il entra dans l'église, puis en sortit avec le précieux dépôt et se dirigea vers le haut de la ville.

Mais les femmes arrachèrent les roseaux qui