Aller au contenu

Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
68
LÉGENDES BRUXELLOISES

Et la Vierge descella ses lèvres de pierre et répondit :

Salve, Bernarde. (Bernard, portez-vous bien.)

*
* *

La Vierge d'Afflighem fut détruite à la fin du XVIe siècle pendant les troubles religieux de l'époque. Quelques malheureux la frappèrent à coups redoublés à l'aide d'un marteau et elle fut mise en pièces. Hélas ! Une Vierge parlante !

Mais comme on y tenait beaucoup, on rassembla les morceaux. Et de chaque morceau on fit une nouvelle Vierge. Il y en eut des petites, il y en eut des grandes. La plus belle de celles-ci fut honorée en l'église abbatiale d'Afflighem ; une autre, dans la chapelle de Geerdeghem, près de Malines.

Mais aucune d'elles ne parla dans sa vie.


*
* *

Et disent les antiques manuscrits que Godefroid fut en Palestine combattre les infidèles, y fait prisonnier et délivré par des chevaliers brabançons en marchands déguisés. Mais je ne le puis croire, car à cette époque signa-t-il d'ici un diplôme que nous avons encore en de vieux grimoires. Il ne pouvait donc être parti. Au surplus, je n'y étais point.