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Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/90

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bras ; je me décidai donc à aller les chercher, et pour ne pas faire des explorations sans résultat, je m’attachai surtout à connaître les endroits qu’ils fréquentaient par prédilection, ensuite comme le pêcheur qui a rencontré un vivier, je jetai ma ligne à coup sûr. Je ne perdais pas mon temps à vouloir, comme on dit, trouver une aiguille dans une botte de foin : quand on veut avoir de l’eau, à moins que la rivière ne soit à sec, il, est ridicule de compter sur la pluie ; mais je quitte la métaphore, et m’explique : tout cela signifie que le mouchard qui se propose de travailler utilement à la destruction des voleurs, doit autant que possible vivre avec eux, afin de saisir l’occasion d’appeler sur leur tête la vindicte des lois. C’était ce que je faisais, et c’était aussi, ce que mes rivaux appelaient faire des voleurs ; j’en ai fait de la sorte bon nombre, notamment à l’époque de mes débuts dans la police. Dans une après-midi de l’hiver de 1811, j’eus le pressentiment, qu’une séance chez, Guillotin, ne serait pas infructueuse. Sans être superstitieux, je ne sais pourquoi j’ai toujours cédé à des inspirations de ce genre ; je mis donc à contribution mon vestiaire, et après m’être accommodé de manière à n’avoir pas l’air d’un moderne, je partis de chez moi avec un