Que Liber protecteur, père des longs festins,
Entoure de ses dons tes champêtres destins,
Et qu’en écharpe d’or la vigne tortueuse
Serpente autour de toi, fraîche et voluptueuse !
Que Vénus te protège et t’épargne ses maux,
Qu’elle anime, au printemps, tes superbes rameaux ;
Et, si de quelque amour, pour nous mystérieuse,
Le charme te liait à quelque jeune yeuse,
Que ses bras délicats et ses feuillages verts
A tes bras amoureux se mêlent dans les airs !
Ida ! j’adore Ida, la légère bacchante :
Ses cheveux noirs, mêlés de grappes et d’acanthe,
Sur le tigre, attaché par une griffe d’or,
Roulent abandonnés ; sa bouche rit encor
En chantant Évoé ; sa démarche chancelle ;
Les pieds nus, ses genoux que la robe décèle,
S’élancent, et son œil, de feux étincelant,
Brille comme Phébus sous le signe brûlant.
C’est toi que je préfère, ô toi, vierge nouvelle,
Que l’heure du matin à nos désirs révèle !