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Page:Vigny - Héléna, 1822.djvu/113

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L’invite à la lumière, et, par une eau glacée ;
Veut voir de son beau front la pâleur effacée.
Mais son fils, d’une épouse ignorant le danger,
L’appelle, et dans ses pleurs accuse l’étranger.
« L’étranger ! quel est-il ? Parcourons la demeure ;
« Dit lemaître irrité : que cet assassin meure ! »
Des suivantes alors, le cortège appelé
Se tait ; mais le désordre et leur trouble ont parler
Il revient, arrachant ses cheveux en sa robe ;
Sous la cendre du deuil sa honte se dérobe ;
Ses pieds sont nus ; il dit : « Malheur ! malheur vous !
« Venez, femme, à l’autel rassurer votre époux,
« Ou, par le Dieu vivant, qui déjà vous contemple !… »
Elle dit, eu tremblant : « Seigneur, allons au temple. »



On marche. De l’époux les amis empressés
L’entourent tristement, et tous, les yeux baissés,
Se disaient : « Nous verrons si, dans la grande épreuve,
« Sa bouche de l’eau sainte impunément s’abreuve. »