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Page:Vigny - Stello ou Les diables bleus, 1832.djvu/173

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où j’en fus témoin. Ne soupirez pas si profondément, comme si votre poitrine voulait repousser l’air même que frappe ma voix. — Vous savez bien que cette voix est inévitable pour vous. N’êtes-vous pas fait à ses paroles ? — Si Dieu nous a mis la tête plus haut que le cœur, c’est pour qu’elle le domine. »

Stello courba son front avec la résignation d’un condamné qui entend la lecture de son arrêt.

« Et tout cela, s’écria-t-il, pour avoir eu, un jour de diables bleus, la mauvaise pensée de me mêler de politique ? comme si cette idée, jetée au vent avec les mille paroles d’angoisse qu’arrache la maladie, valait la peine d’être combattue avec un tel acharnement ! comme si ce n’était pas un regard fugitif, un coup d’œil de détresse comme celui que jette le matelot submergé sur tous les points du rivage, ou celui…

— Poésie ! poésie ! ce n’est point cela, interrompit le Docteur en frappant sa canne avec une force et une pesanteur de marteau. Vous essayez