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Page:Vigny - Stello ou Les diables bleus, 1832.djvu/201

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il d’un ton de voix clair et très impérieux, en fronçant ses petits sourcils blonds. Faut venir à deux heures le voir. »

En même temps il jeta de toute sa force ma pièce de deux sous contre une des vitres du carré, la mit en morceaux et descendit l’escalier à cloche-pied en sifflant : Ça ira !

« Que demandez-vous ? » dis-je au vieux domestique ; et, comme je vis que celui-là avait besoin d’être rassuré, je lui pris le bras par le coude et le fis entrer dans l’antichambre.

Le bonhomme referma la porte de l’escalier avec de grandes précautions, regarda autour de lui encore une fois, s’avança en rasant la muraille, et me dit à voix basse :

« C’est que… monsieur, c’est que madame la duchesse est bien souffrante aujourd’hui…

— Laquelle ? lui dis-je : voyons, parlez plus vite et plus haut. Je ne vous ai pas encore vu. »

Le pauvre homme parut un peu effrayé de