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Page:Vigny - Stello ou Les diables bleus, 1832.djvu/202

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ma brusquerie et, de même qu’il avait été déconcerté par la présence du petit garçon, il le fut complètement par la mienne ; ses vieilles joues pâles rougirent sur leurs pommettes ; il fut obligé de s’asseoir et ses genoux tremblaient un peu.

« C’est madame de Saint-Aignan, me dit-il timidement et le plus bas qu’il put.

— Eh bien, lui dis-je, du courage, je l’ai déjà soignée J’irai la voir ce matin à la maison Lazare : soyez tranquille, mon ami. La traite-t-on un peu mieux ?

— Toujours de même, dit-il en soupirant ; il y a quelqu’un là qui lui donne un peu de fermeté, mais j’ai bien des raisons de craindre pour cette personne-là, et alors, certainement, madame succombera. Oui, telle que je la connais, elle succombera, elle n’en reviendra pas.

— Bah ! bah ! mon brave homme, les femmes facilement abattues se relèvent aisément. Je sais des idées pour soutenir bien des faibles. J’irai lui parler ce matin. »