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Page:Vigny - Stello ou Les diables bleus, 1832.djvu/25

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« Votre voix m’a fait peur, dit-il ; je me croyais seul.

— Je veux vous conter, poursuivit le Docteur, trois petites anecdotes qui vous seront d’excellents remèdes contre la tentation bizarre qui vous vient de dévouer vos écrits aux fantaisies d’un parti.

— Hélas ! hélas ! soupira Stello, que gagnerons-nous à comprimer ce beau mouvement de mon cœur ? Ne peut-il pas me tirer de l’état lugubre où je suis ?

— Il vous y enfoncera plus avant, dit le Docteur.

— Il ne peut que m’en tirer, reprit Stello, car je crains fortement que le mépris ne m’étouffe un matin.

— Méprisez, mais n’étouffez pas, reprit l’impassible Docteur ; s’il est vrai que l’on guérisse par les semblables, comme les poisons par les poisons mêmes, je vous guérirai en rendant plus complet le mal qui vous tient. Ecoutez-moi.