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Page:Vigny - Stello ou Les diables bleus, 1832.djvu/305

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Elle réunit tous les fripons et les scélérats. Elle a osé faire publier dans les rues que j’étais arrêté. Tué ! oui ; mais arrêté ? je ne le serai pas. — Cette coalition a dit toutes les absurdités ; que Saint-Just voulait sauver l’aristocratie, parce qu’il est né noble. — Eh ! qu’importe comment il est né, s’il vit et meurt avec les bons principes ? N’est-ce pas lui qui a proposé et fait passer à la Convention le décret du bannissement des ex-nobles, en les déclarant ennemis irréconciliables de la Révolution ? Cette coalition a voulu ridiculiser la fête de l’Etre suprême et l’histoire de Catherine Théos ; cette coalition contre moi seul m’accuse de toutes les morts, ressuscite tous les stratagèmes des Brissotins : ce que j’ai dit le jour de la fête valait cependant mieux que les doctrines de Chaumette et de Fouché, n’est-ce pas ? »

Je fis un signe de tête ; il continua.

« Je veux, moi, qu’on ôte des tombeaux leur maxime impie que la mort est un sommeil, pour y graver : La mort est le commencement de l’immortalité. »

Je vis dans ces phrases le prélude d’un discours