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Page:Villemain - Cours de littérature française, tome 1.djvu/10

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j’ai besoin, et ce n’est pas une phrase faite ni apportée de chez moi, j’ai besoin d’une double indulgence.

Dans cet effort que je vais tenter, pour encadrer la partie du moyen âge qui doit nous occuper, et pour y choisir quelques points dominants, caractéristiques, tant de faits que l’on ne peut dire tous, et qu’on craint d’omettre, tourbillonnent autour de mon esprit. À quoi m’attacher de préférence ? Ces monuments si nombreux, et la plupart mal connus, cette confusion de langues et de civilisations, ces lacunes et cette abondance tout à la fois rendent presque impossible de faire ce que cependant je veux essayer.

L’année dernière, en finissant, je vous ai parlé vite et faiblement de la grande puissance qui allait animer la société, de ces génies sublimes nés du vivant de l’empire romain que tuait ou transformait le christianisme ; j’ai dit que bientôt une vie nouvelle allait couler, se répandre dans des canaux nouveaux comme elle ; que des idiomes naissant, des peuples étaient prêts pour la recevoir, et qu’alors seulement la métamorphose du monde romain serait manifeste, serait entière.

Tant que les langues grecque et latine sont là