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Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/163

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lait sur son épaule jetait, avec le reste du costume d’Orient, comme un charme natal sur sa jolie physionomie. Elle paraissait recevoir l’ombre et la lumière de la beauté de Fabriana lorsqu’elle se tenait devant elle ; et puis elle s’en allait avec ce qu’on lui avait donné.

Cette jeune fille suffisait donc à Fabriana quand elle voulait se maintenir dans une profonde et absolue retraite ; et voici par quels simples détails elle était parvenue à dominer complétement cette retraite et à se reconnaître dans l’immense palais.

Les grands escaliers d’honneur qui menaient aux trois différents étages du palais se scindaient sur le palier du premier étage, grâce à une cloison à coulisses cerclée de lames de bronze qui se déployait à volonté et se barrait en dedans. Les autres escaliers de service, conduisant aux étages de cette façade des jardins, avaient été murés. — Les colonnades du rez-de-chaussée qui bordait les jardins étaient comblées, dans leurs intervalles, par des caisses d’orangers, derrière lesquels il n’y avait qu’une épaisse muraille recouverte en marbre et sans fenêtres.