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Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/32

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bord, continua le prince… Oui, je crois à de certaines fatalités… — Si vous êtes le bienvenu chez la marquise Fabriana, prenez garde à lord Henri ; c’est un homme à projets fins et violents, malgré sa froideur. Il a diverses façons contenues qui m’ont appris du nouveau sur son caractère. Je regrette de ne pouvoir abandonner, pour veiller sur vous, la mission dont je suis chargé, car je vous aime comme mon enfant, et je crains qu’il vous arrive malheur. Il est heureux que la duchesse Gemma vous ait donné ses bonnes grâces… c’est une femme d’expérience qui m’avertirait… Voici, dans tous les cas, l’adresse d’un homme assez inconnu, qui pourra vous renseigner sur la valeur d’une épée bien maniée. Vous vous présenterez de ma part.

Ils s’arrêtèrent sous les feuillages, éclairés par un fallot. Le prince traça deux lignes à tâtons sur son genou. Wilhelm serra le bout de papier dans son pourpoint. S’il eût été donné à quelqu’un de pouvoir lire dans son âme en ce moment, il y aurait vu l’étonnement le plus profond des paroles et des manières de Forsiani.

— Ah ! c’est que vous me trouvez démasqué,