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Page:Vivien - Études et Préludes, 1901.djvu/161

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NOCTURNE


J’adore la langueur de ta lèvre charnelle
Où persiste le pli des baisers d’autrefois.
Ta démarche ensorcelle,
Et ton impitoyable et perverse prunelle
A pris au ciel du nord ses bleus traîtres et froids.

Tes cheveux, répandus ainsi qu’une fumée,
Légers et vaporeux, presque immatériel,
Semblent, ô Bien-Aimée,
Recéler les rayons d’une lune embrumée,
D’une lune d’hiver dans le cristal des ciels.