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Page:Vivien - Poèmes, 1909.djvu/106

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À L’HEURE DES MAINS JOINTES


Et dis à ces amants stupides de demain
Que je les ai jugés et que je les méprise…
Ô toi, la solitaire et l’altière, ô Venise
Enseigne le néant de ce bonheur humain.

Mène, vers le péril, cette troupe insensée
Qui s’enivre du chant de tes voix, dans la nuit,
Qui suit le mouvement de la rame qui fuit
Sans connaître le fond très noir de ta pensée.

Et dis encore, ô toi qui pèses sur les eaux !
Funèbre comme moi, comme moi froide et sombre,
Redis avec ma voix sans écho, ma voix d’ombre,
Que la mort seule est douce au fond de tes canaux !