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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/162

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mieux que de tronquer la parole créatrice du Christ pour l’adapter à leur point de vue confessionnel[1].

« Jésus-Christ, étant arrivé aux confins de la Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : qui disent les hommes que Je suis, Moi le Fils de l’Homme ? — Et ils Lui répondirent : les uns — Jean-Baptiste ; les autres — Élie ; d’autres encore — Jérémie, ou l’un des prophètes. — Il leur dit : et vous, qui dites-vous que Je suis ? — Et, répondant, Simon Pierre dit : Tu es le Christ Fils du Dieu vivant. — Et, répondant, Jésus lui dit : Bienheureux es-tu, Simon bar Jonâ, car ce n’est pas la chair et le sang qui te l’ont révélé, mais Mon Père qui est aux cieux. Et Moi Je te dis que tu es Pierre et sur cette pierre j’édifierai Mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. Et Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux. Et ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux ! » (Ev. saint Mathieu, XVI, 13-19)

L’union du divin et de l’humain, qui est le but de la création, s’est accomplie individuellement (hypostatiquement) dans la personne unique de Jésus-Christ, « Dieu parfait et Homme parfait unissant les deux natures d’une manière parfaite sans

  1. Ainsi le texte en question est tronqué même dans « le catéchisme orthodoxe » de Mgr Philarète, de Moscou.