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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/163

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confusion et sans division[1] ». L’œuvre historique de Dieu entre dorénavant dans une phase nouvelle. Il ne s’agit plus d’une unité physique et individuelle, mais d’une réunion morale et sociale. L’Homme-Dieu veut unir à Lui d’une union parfaite le genre humain plongé dans le péché et les erreurs. Comment procèdera-t-Il ? S’adressera-t-Il à chaque âme humaine séparément ? Se bornera-t-Il à un lien purement intérieur et subjectif ? Il répond non : Οίκοδομήσω τήν εκκλησίαν μουj’édifierai Mon Église. C’est une œuvre réelle et objective qui nous est annoncée. Mais soumettra-t-Il cette œuvre à toutes les divisions naturelles du genre humain ? S’unira-t-Il à des nations particulières comme telles en leur donnant des Églises nationales indépendantes ? Non, puisque sa parole n’est pas : J’édifierai Mes Églises, mais Mon Égliseτήν εκκλησίαν μου. L’humanité réunie à Dieu doit former un seul édifice social et il s’agit de trouver une base solide à cette unité.

Une union véritable est basée sur l’action réciproque de ceux qui s’unissent. L’acte de la vérité absolue qui se révèle dans l’Homme-Dieu (ou l’Homme parfait) doit rencontrer de la part de l’humanité imparfaite un acte d’adhésion irrévocable qui nous rattache au principe divin. Le Dieu incarné ne veut pas que sa vérité soit acceptée d’une manière passive et servile, Il demande, dans sa nou-

  1. Formule du pape saint Léon le Grand et du concile de Chalcédoine.