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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/243

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en dehors duquel personne n’en peut placer d’autre, — tu es pourtant aussi la Roche, étant rendu solide par ma force et ayant en commun avec Moi par participation ce que J’ai en propre par ma puissance[1].

« Le pouvoir de lier et de délier a passé aussi aux autres apôtres et par eux à tous les chefs de l’Église ; mais ce n’est pas en vain qu’on a confié à un seul ce qui appartient à tous. — Pierre est muni de la force de tous, et l’assistance de la grâce divine est ordonnée d’une telle manière que la fermeté qui est donnée par le Christ à Pierre est conférée par Pierre aux apôtres[2]. »

Comme Pierre participe au pouvoir souverain du Christ sur l’Église Universelle, de même l’évêque de Rome occupant le siège de Pierre est le représentant actuel de ce pouvoir.

« Pierre ne cesse pas de présider à son siège, et son consortium avec le Pontife éternel ne lui fait jamais défaut. Car cette solidité qu’il reçut — fait pierre lui-même — du Christ qui est la pierre — passa en ses héritiers, et partout où se manifeste quelque fermeté, c’est sans doute la force du pasteur par excellence qui apparaît. — Qui, en estimant la gloire du bienheureux Pierre, serait assez ignorant ou assez envieux pour prétendre qu’il y a quelque partie de l’Église qui ne soit pas régie

  1. S. Leonis Magni, col. 149.
  2. Ibid. col. 151, 2. Cf, 429-32.