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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/257

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des causes concernant la religion sans le consentement de l’évêque de Rome[1]. »

Pierre Chrysologue, quoique grec et écrivant à un grec, était cependant évêque de Ravenne et partant à moitié occidental. Mais quelques pages plus loin nous découvrons la même doctrine chez le représentant de la métropole Orientale, Flavien, un saint et un confesseur de l’Église orthodoxe : « Toute cette affaire, écrit-il au pape à propos de l’hérésie d’Eutychès, n’a besoin que de votre seule et unique sentence qui peut arranger tout pour la paix et le calme. Ainsi l’hérésie qui s’est élevée et les troubles qui s’ensuivirent seront complètement supprimés, avec l’aide de Dieu, par votre écrit sacré ; ce qui rendra inutile la convocation, d’ailleurs si difficile, d’un concile[2]. »

Après le saint patriarche de Constantinople écoutons le très savant évêque de Cyre, Théodoret, que l’Église grecque a béatifié. « Si Paul, écrit-il au pape Léon, si Paul, le héraut de la vérité, la trompe du Saint-Esprit, a eu recours au grand Pierre, — nous, simples et petits, devons-nous d’autant plus recourir à votre trône apostolique pour recevoir de vous la guérison des plaies qui affligent les Églises. Car la primauté vous appartient pour toutes les raisons. Votre trône est orné de toute espèce de prérogatives, mais surtout de celle de la foi ; et le

  1. Conciliorum amplissima collectio (Mansi), t. V, col. 1, 349.
  2. Ibid., col. 1, 356.