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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/261

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lèrent de bonne heure. L’Empire vient à peine de reconnaître la religion chrétienne qu’il persécute déjà la lumière de l’orthodoxie, — saint Athanase. Tout le long règne de Constance, fils de Constantin le Grand, est rempli par la lutte contre le glorieux patriarche d’Alexandrie, tandis que les évêques hérétiques de Constantinople sont protégés par l’Empereur. Et ce n’était pas la puissance du siège alexandrin, c’était la vertu de celui qui l’occupait qui était insupportable au César chrétien. Quand un demi-siècle plus tard les rôles changèrent, quand ce fut la chaire de Constantinople qui se trouva occupée par un grand saint — Jean Chrysostome, — tandis que le patriarcat d’Alexandrie était tombé aux mains d’un homme des plus méprisables, Théophile, c’est ce dernier qui fut favorisé par la cour de Byzance ; et celle-ci usa de tous les moyens pour faire périr Chrysostome. Est-ce bien le caractère indépendant du grand orateur chrétien qui, seul, faisait ombrage au palais impérial ? Cependant, peu après, l’Église de Constantinople eut pour chef un esprit non moins indomptable, un caractère non moins indépendant — Nestorius ; mais, comme Nestorius réunissait à ces qualités celle d’un hérésiarque déterminé, il reçut toutes les faveurs de l’empereur Théodose II, qui n’épargna rien pour le soutenir dans sa lutte contre le nouveau patriarche d’Alexandrie, saint Cyrille, émule — sinon par les vertus privées, du moins par le zèle orthodoxe et la science théo-