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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/271

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Flavien, évêque de Constantinople, contre les impies Eutychès et Nestorius, il la plaça sur le sépulcre du suprême apôtre Pierre et, par des prières, des veilles et des jeûnes, il supplia le souverain apôtre lui-même en disant : Si, comme homme, j’ai commis une erreur, supplée à ce qui manque à mon écrit et supprime ce qui s’y trouve de trop, toi à qui notre Sauveur, Seigneur et Dieu, Jésus-Christ, a confié ce trône et l’Église entière. — Après quarante jours révolus, l’apôtre lui apparut pendant qu’il priait et lui dit : J’ai lu et j’ai corrigé. — Et ayant pris son épître du sépulcre du bienheureux Pierre, Léon l’ouvrit et la trouva corrigée par la main de l’apôtre[1]. »

Cette épître, vraiment digne d’un tel correcteur, déterminait avec une clarté et une vigueur admirables la vérité des deux natures dans la personne unique du Christ et rendait désormais impossibles dans l’Église les deux erreurs opposées — celle de Nestorius et celle d’Eutychès. L’épître de saint Léon ne fut pas lue au brigandage d’Éphèse, ce qui constitua la principale cause de cassation invoquée contre les décrets du faux concile. Dioscore, qui avait pu contraindre toute l’assemblée générale des évêques orientaux à condamner saint Flavien et à souscrire une formule hérétique, rencontra une résistance inattendue quand il osa se

  1. Voir dans les Menées russes, vie de saint Léon le pape.