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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/289

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sairement la reproduction absolument adéquate de la cause première. Ainsi le processus éternel de la vie divine ne peut pas s’arrêter au second terme, à la différenciation ou au dédoublement de l’être absolu comme producteur et comme produit. Leur égalité et l’identité de leur substance font que la manifestation de leur différence actuelle et relative (dans l’acte de la génération) aboutit nécessairement à une nouvelle manifestation de leur unité. Et cette unité n’est pas une simple répétition de l’unité primordiale, où la cause absolue renferme et absorbe en soi son effet. Puisque celui-ci est actuellement manifesté et se trouve être l’égal du produisant, ils doivent nécessairement entrer dans un rapport de réciprocité. Cette réciprocité n’existant pas dans l’acte de la génération (où celui qui engendre n’est pas engendré et vice versa) demande nécessairement un acte nouveau déterminé à la fois par la cause première et par son produit consubstantiel. Et puisqu’il s’agit d’un rapport essentiel à l’Être divin, ce nouvel acte ne peut pas être un accident ou un état passager, mais il est de toute éternité fixé ou hypostasié dans un troisième sujet procédant des deux premiers et représentant leur unité actuelle et vivante dans la même substance absolue.

Après ces explications, il nous sera facile de voir que les noms Père, Fils et Esprit donnés aux trois hypostases de l’être absolu, loin d’être des méta-