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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/316

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est reshith au commencement, — l’idée féconde de l’unité absolue, la puissance unique qui doit unifier tout ; elle est Malkhouth (Βασιλεία, Regnum) à la fin — Royaume de Dieu, unité parfaite et complètement réalisée du Créateur et de la créature. Elle n’est pas l’âme du monde, — l’âme du monde n’est que le véhicule, le milieu et le substratum de sa réalisation. Elle se rapproche de l’âme du monde par l’action du Verbe et l’élève successivement à une identification avec soi de plus en plus complète et réelle. L’âme du monde, considérée en elle-même, est le sujet indéterminé de la création également accessible au mauvais principe du chaos, et au Verbe de Dieu. La Khocma, la Σοφία, la Sagesse divine n’est pas l’âme, mais l’ange gardien du monde couvrant de ses ailes toutes les créatures pour les élever peu à peu à l’être véritable comme un oiseau qui couve ses petits. Elle est la substance de l’Esprit-Saint qui s’est porté sur les eaux ténébreuses du monde naissant. Ve rouakh (féminin) Elohim merakhépheth hal pené hammaïm. — Mais suivons l’ordre du récit sacré : Bereshith bora Elohim eth hashammaïm v’eth haaréts. Nous n’avons pas besoin de faire des recherches pour savoir comment il faut entendre ici le dernier terme haaréts-Terre. L’écrivain inspiré nous l’explique immédiatement : ve-haarets, dit-il, haïethah tohou va bohou. — Et la Terre était le chaos. Mais si, par la Terre, dans le récit biblique de la création, il faut entendre le