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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/32

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— Jésus-Christ n’est pas le vrai Fils de Dieu consubstantiel au Père ; Dieu ne s’est pas incarné ; la nature et l’humanité restent séparées de la Divinité, ne lui sont pas unies ; et par conséquent l’État humain peut à bon droit garder son indépendance et sa suprématie absolues — voilà une raison suffisante pour Constance ou pour Valens de sympathiser avec l’arianisme.

— L’humanité de Jésus-Christ est une personne complète pour soi et unie seulement par un rapport avec le Verbe divin ; conclusion pratique : l’État humain est un corps complet et absolu, ne se trouvant que dans un rapport extérieur avec la religion. — C’est là l’essence de l’hérésie nestorienne, et on voit bien pourquoi à son apparition l’Empereur Théodose II l’a prise sous sa protection et a fait son possible pour la soutenir.

— L’humanité en Jésus-Christ est absorbée par la Divinité — voilà une hérésie qui semble être juste le contraire de la précédente. Il n’en est rien cependant : si la prémisse est autre, la conclusion est absolument la même. — L’humanité du Christ n’existant plus, l’incarnation n’est qu’un fait du passé, la nature et le genre humain restent absolument en dehors de la Divinité. Le Christ a emporté aux cieux tout ce qui était à lui et a abandonné la terre à César. — Avec un juste instinct le même Théodose II, sans s’arrêter à la contradiction apparente, transporta toutes